La fosse est conduite par un Pinchas Steinberg orfévre qui initie l’exécution dans une folle tendresse, scellant d’autant plus aisément les chaos á venir. Á ce départ d’amoureuse sonorité répond bientôt l’indicible onctuosité des cordes (« Wie gut ist’s, in den Mond zu sehn… ») sur les premiers pas de Salomé. Main dans la main avec la conception scénique, le chef distille une interprétation á la moire puissante, dans un halo confortable et souple où les moments les plus tendus, les plus brutales incises jamais n’accusent quelque siccité que ce soit, sans pour autant paraffiner trop le ravissement de l’expressivité.
Bertrand Bolognesi, anaclase.com, September 2011